Comprendre le PER quand on est travailleur non salarié

Le PER, ou Plan d’Épargne Retraite, est devenu un outil incontournable pour préparer sa retraite tout en optimisant sa fiscalité. Pour un travailleur non salarié (TNS), comprendre le fonctionnement du PER peut faire toute la différence dans une stratégie patrimoniale. Pourtant, entre les spécificités fiscales, les plafonds de déduction et les options de sortie, il est facile de s’y perdre. Cet article vous donne une vision claire et complète du PER, spécialement conçue pour les TNS : indépendants, professions libérales, gérants de sociétés, artisans ou commerçants. Vous découvrirez pourquoi le PER mérite toute votre attention, comment en tirer le meilleur parti, et surtout, comment éviter les pièges classiques.

Pourquoi le PER est particulièrement adapté aux TNS

Le PER est un outil de retraite puissant qui répond parfaitement aux besoins spécifiques des travailleurs non salariés. Contrairement aux salariés, les TNS ne bénéficient pas d’un régime de retraite complémentaire aussi avantageux. Ils doivent donc bâtir leur propre stratégie, à la fois pour constituer un capital et pour anticiper leur fiscalité. C’est là que le PER devient un levier doublement intéressant : il permet de préparer sa retraite tout en réduisant fortement son impôt sur le revenu.

Le déficit de couverture retraite des TNS

Les travailleurs non salariés cotisent à des caisses spécifiques (CIPAV, SSI, CNAVPL…) souvent moins généreuses que le régime général. Résultat : une retraite en moyenne 30 à 40% inférieure à celle des salariés. Cette différence impose aux indépendants d’anticiper tôt. Le PER leur offre une solution souple et puissante pour combler ce manque, tout en s’adaptant à leur rythme de revenus irréguliers.

De plus, le PER permet une économie immédiate, doublée d’une capitalisation long terme. C’est cette double efficacité – court terme fiscal, long terme retraite – qui rend le PER si stratégique pour les TNS.

Un levier fiscal sur mesure pour les indépendants

Le PER offre aux TNS une optimisation fiscale unique, avec des plafonds de déduction élevés, notamment grâce au plafond « Travailleur Non Salarié » calculé sur leur bénéfice net imposable. Cela leur permet d’adapter leur effort d’épargne à leurs résultats. En période de forte activité, ils peuvent verser davantage et déduire plus. En période creuse, ils réduisent les versements, sans pénalité.

  • Plafond de déduction spécifique : jusqu’à 87 135€ (2025) selon les revenus.
  • Déductibilité immédiate sur l’impôt sur les sociétés (IS).
  • Souplesse totale sur le montant et la fréquence des versements.

Comment fonctionne un PER pour un TNS

Le PER est un produit d’épargne long terme. Pour les TNS, il fonctionne comme un outil à double entrée : on épargne aujourd’hui en profitant d’une déduction fiscale immédiate, et on récupère les fonds à la retraite, sous forme de capital ou de rente. Encore faut-il bien comprendre ses mécanismes spécifiques pour éviter les erreurs de gestion ou de souscription.

Les trois compartiments du PER

Le PER est structuré en trois compartiments : les versements volontaires, les versements issus de l’épargne salariale (peu utilisé par les TNS) et les transferts d’anciens produits retraite (PERP, Madelin). Pour les TNS, ce sont principalement les versements volontaires qui comptent. Chaque compartiment obéit à des règles fiscales et successorales différentes, qu’il faut connaître pour optimiser ses choix.

Les versements sont libres : vous choisissez le montant, la fréquence et la répartition entre les supports (fonds euros, unités de compte, etc.). La gestion peut être pilotée (avec horizon retraite) ou libre (la gestion pilotée à horizon retraite est souvent à fuir…). Et surtout, vous bénéficiez d’une déduction à l’entrée, ce qui renforce considérablement l’attractivité du produit, surtout pour les hauts revenus.

Les modalités de sortie à la retraite

À la retraite, le capital est disponible sous forme de rente viagère, de capital (retrait en une fois ou fractionné), ou une combinaison des deux. La fiscalité dépend du choix de sortie. En rente, c’est l’impôt sur le revenu + prélèvements sociaux. En capital, c’est une taxation partielle (impôt sur la part déduite, flat tax de 30% sur les plus-values). Il est donc crucial d’anticiper cette phase selon vos objectifs de vie.

  1. Sortie en capital : idéale si réalisée sous forme de rachat mensuels programmés. Cela permet de limiter la fiscalité de sortie de votre PER, tout en vous versant un complément de revenus mensuels.
  2. Sortie en rente : plus sécurisante, mais moins flexible, et peu avantageuse. Chez le Coin des Épargnants, nous déconseillons la sortie en rente.
  3. Mix capital/rente : permet de lisser la fiscalité et de sécuriser une partie de l’épargne.

Quels sont les avantages du PER pour un indépendant

Les bénéfices du PER pour les travailleurs non salariés sont nombreux. Ils vont bien au-delà de la seule préparation à la retraite. Le PER est aussi un formidable outil d’optimisation fiscale, de transmission patrimoniale et d’adaptation à la vie d’indépendant, souvent marquée par des revenus irréguliers et des besoins évolutifs.

Avantage fiscal immédiat et différé

Le PER permet de lisser et d’optimiser son imposition, année après année. En déduisant les versements du bénéfices imposable, un TNS peut réaliser plusieurs milliers d’euros d’économies fiscales par an. De plus, l’imposition à la sortie étant souvent plus faible (car les revenus baissent à la retraite), le gain est double : économie immédiate + imposition différée à taux réduit.

Exemple : un avocat libéral au taux marginal de 41% verse 15 000€ sur un PER. Il économise immédiatement 6 150€ d’impôt. À la retraite, il récupère ce capital en étant imposé à un taux réduit, voire nul s’il est en-dessous du seuil non imposable. C’est un effet de levier fiscal très avantageux, à condition de bien faire les choses.

Souplesse, protection et stratégie patrimoniale

Le PER n’est pas figé : il s’adapte à votre situation professionnelle et personnelle. En cas d’accident de la vie (invalidité, décès du conjoint, surendettement, etc.), vous pouvez débloquer le capital par anticipation. En cas de projet immobilier, un retrait est possible pour l’achat de la résidence principale.

« Le PER n’est pas qu’un produit de retraite. C’est un outil de pilotage patrimonial pour les indépendants exigeants. »

Comment bien choisir et alimenter son PER quand on est TNS

Le choix du PER ne doit rien au hasard. Tous les PER ne se valent pas : frais, supports d’investissement, qualité de l’accompagnement, souplesse des sorties… autant de critères à analyser. Pour un TNS, le bon PER est celui qui allie performance, souplesse et personnalisation.

Critères de sélection d’un bon PER

Un bon PER pour TNS repose sur trois piliers : des frais compétitifs, une architecture ouverte (accès à de nombreux supports) et un accompagnement personnalisé.

De nombreux indépendants se retrouvent enfermés dans des PER vendus par des banques ou des assureurs, avec peu de conseils, des frais élevés, et une gestion pilotée standardisée peu performante. Privilégiez un acteur qui vous accompagne dans la durée, avec des conseils adaptés à votre statut et vos objectifs.

Mettre en place une stratégie de versements efficaces

Versez de manière régulière, même modeste, pour lisser les points d’entrées sur les marché financiers. Profitez des bonnes années de chiffre d’affaires pour faire des versements exceptionnels. Et surtout, anticipez vos versements avant la clôture fiscale, pour maximiser la déduction.

Conclusion

Le PER représente une solution puissante, souple et fiscalement avantageuse pour les travailleurs non salariés. En tant que TNS, vous avez tout intérêt à utiliser cet outil pour préparer votre retraite tout en optimisant votre fiscalité. Mais encore faut-il choisir le bon PER, et surtout, être bien accompagné dans la durée.

FAQ

Pourquoi un TNS devrait-il ouvrir un PER ?

+

Parce qu’il permet d’anticiper une retraite souvent insuffisante tout en réduisant son impôt sur le revenu dès aujourd’hui.

Quels sont les plafonds de déduction pour un PER en tant que TNS ?

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En tant que TNS, le plafond d’épargne retraite correspond au plus élevé des deux montants suivants : (10 % de 1 PASS) ou (10 % des bénéfices imposables dans la limite de 8 PASS + 15 % du bénéfice imposable compris entre 1 et 8 PASS.

Quand est-il possible de débloquer son PER ?

+

Le PER est bloqué jusqu’à la retraite sauf cas exceptionnels : invalidité, décès du conjoint, surendettement, achat de résidence principale…

Comment choisir entre sortie en capital ou rente sur son PER ?

+

Cela dépend de vos objectifs. La rente apporte de la sécurité, le capital de la flexibilité. Toutefois, la sortie en capital fractionnée est conseillée.

Peut-on transférer un ancien contrat Madelin vers un PER ?

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Oui, c’est même fortement recommandé. Le PER offre plus de souplesse à la sortie, contrairement aux anciens contrats Madelin limités à la rente.

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